ARNAGA la demeure d'Edmond Rostand
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Fallait-il que je crûsses en ma bonne étoile pour vaincre les éléments en cet après -midi d'été; il aurait fallu que vous vissiez ce ciel si lourd, que vous humassiez l'air chargé d'humidité pour que de suite vous m'intimassiez de rester à l'abri.
Mais aurais-je dû passer pour un pleutre pour qu'à vos yeux je paraisse plus sage ? Que nenni ! et dussè-je demeurer opiniâtre, quand bien même vous me desesperassiez par vos redemontades, je ne pouvais demeurer en proie à l'inaction. Alors tonnerre, tempêtes et marées, vous faudra-t-il vous liguer contre moi pour que vous m'assassinassiez ?!
Mais le soleil eut tôt fait de les faire taire tous et d'un seul rayon balaya l'orage. Crûtes-vous qu'il eût pu en être autrement? Pûtes-vous encore croire que je n'eusses point raison à braver le ciel quand les faits me défendent ? Allons, pour gage de mon expédition, il vous sera donné de regarder à loisirs ces jardins merveilleux que le père de Cyrano avait imaginé. Et de rêver à ces mots que dans un songe vous lûtes....
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